Que cette incessante connexion attisait mon sentiment d’urgence.
Me poussait à être en lien bien plus que ce que j’en aurais réellement besoin.
Et si ces infos qui viennent à moi sans arrêt me maintenaient dans une certaine agitation et forme d’attente ?
Grâce aux réseaux sociaux, ces dernières années j’ai pu il est vrai, apprendre, découvrir, rencontrer et grandir.
Ces dernières années, oui, j’ai beaucoup été sur mon téléphone.
J’ai profité de la mine de contenus passionnants offerts par des tas d’autres êtres humains et accessibles H 24 sans trop d’efforts depuis le confort de ma tanière !
Aujourd’hui, une semaine après m’être faite voler mon sac avec tout dedans, y compris mon fameux téléphone saturé, sans sauvegardes ni sécurité, je me questionne.
Je me questionne sur la capacité de mon cerveau à assimiler ce flux d’informations permanent.
Moi qui ces dernières années ai déployé de l’énergie pour me sentir plus ou moins à jour dans mes affaires, ma paperasse, mes armoires, ma maison, que là où je jouis d’une certaine maîtrise sur ma situation matérielle et bien pour tout ce qui a trait à la technologie, je constate que je suis saturée et à la ramasse !
Des mots de passe que je ne sais plus où trouver !
Des boîtes de réception qui débordent !
Des fonctions que je n’ai jamais pris le temps de comprendre tellement il y en a !
Des comptes créés puis oubliés !
Des photos pas sauvegardées !
Des données pas enregistrées !
Des vidéos à écouter !
Des messages pas répondus !
Des mises à jour en retard !
Et si c’était le signe pour moi de revenir à quelque chose de plus épuré.
À une communication peut-être moins abondante mais plus directe.
À des choix de contenus plus affûtés et moins éparpillés.
À de véritables décisions.
J’aimerais pouvoir revenir en arrière, à une époque révolue où quand on était à la maison, on était à la maison et où on ne voyait rien d’autre que notre maison, nos livres, notre jardin et les alentours !
À quand on ne répondait pas au téléphone, on ne voyait pas qu’on nous avait appelé et on nous rappelait une autre fois ou alors, on passait nous voir à l’improviste avec des biscuits !
À quand on était ensemble, on était ensemble, sans dispersion.
À quand on appelait un service, un humain avait le temps de nous répondre sans pression de productivité.
Pour l’instant, je ne sais pas trop comment échapper à tout ça sans me griller les ailes ou me saboter.
Ni comment utiliser cette technologie à bon escient tout en ressentant que je contrôle mes affaires et qu’en priorité ça me donne du plaisir et me laisse apaisée.
Pour l’instant, je pose ça là (grâce à la technologie :-)) et ça me fait du bien.
Ça éclaire mes réflexions et qui sait, peut-être vous permettra d’amorcer un questionnement.
Carine